Littérature contemporaine

Pierre Jourde, un défenseur acharné de la culture

Marc Bordier by Marc Bordier /

      De passage en France début avril, je me suis arrêté à Digne pour flâner dans une librairie. J’en suis ressorti avec La culture bouge encore, le dernier ouvrage de Pierre Jourde, un auteur qui figure au panthéon de mes auteurs favoris. Si j’apprécie en lui le romancier (vous pouvez d’ailleurs consulter sur Le Salon Littéraire mon avis de lecteur sur Le Maréchal absolu), j’aime encore davantage  l’audace, le franc-parler et la finesse d’esprit du critique littéraire. En 2011, j’avais consacré un  billet sur ce blog à son livre C’est la culture qu’on assassine. Dans La culture bouge encore, deuxième tome de la série, il récidive avec une nouvelle collection d’articles publiés sur son blog au Nouvel Obs entre 2011 et 2015, regroupés autour de six thèmes : Société, Médias, Education, Culture, Art et Littérature. Le résultat est assez jouissif, et dans ce jeu de massacre, tout le monde en prend pour son grade, à commencer par Christine Angot, qui incarne aux yeux de Jourde les dérives les plus flagrantes du système médiatique et littéraire.
   Cette entreprise de démolition est cependant loin d’être gratuite, et l’auteur s’en explique dans l’avant-propos de l’ouvrage. A travers ces billets  engagés, Pierre Jourde défend la culture. Plus exactement, il défend cette culture humaniste et exigeante qui est aujourd’hui menacée par la bêtise des médias, le délabrement de l’Education Nationale, la marchandisation des esprits, et le jeu des intérêts commerciaux. Le résultat est très réussi, un feu d’artifice d’ironie et de coups de gueule bien sentis, avec des partis pris parfois discutables, mais toujours assumés et défendus avec hardiesse et conviction.  En tant que lecteur, je ne partage pas toujours les points de vue  de Pierre Jourde, mais j’apprécie la vigueur et le talent avec lesquels il les défend.